Lambert
La plupart des animaux ont un nombre très limité de messages qu'ils peuvent envoyer ou recevoir. Le mâle d'une certaine espèce de sauterelle, par exemple, en a le choix entre six, que l'on pourrait traduire ainsi :
1. Je suis heureux, la vie est belle,
2. J'aimerais faire l'amour.
3. Vous pénétrez sur mon territoire.
4. Elle est à moi.
5. Faisons vivre.
6. Oh comme c'est agréable d'avoir fait l'amour.
Non seulement le nombre de messages est fixé pour la sauterelle, mais aussi les circonstances dans lesquelles chacun peut être communiqué, tous les animaux, pour autant que nous le sachions, sont limités de la même manière. Les abeilles ne peuvent communiquer que sur le nectar. Les dauphins, malgré leur intelligence et leur grand nombre de clics, de sifflements et de cris, semblent être limités à communiquer encore et encore sur les mêmes choses. Et quand le singe intelligent, qui prétend faire trente-six sons vocaux différents, est obligé de les répéter indéfiniment.
Ce type de restriction ne se retrouve pas dans le langage humain, qui est essentiellement créatif (ou productif). Un humain peut produire un nouvel énoncé quand il le souhaite. Il peut prononcer une phrase qui n'a jamais été prononcée auparavant, dans les circonstances les plus improbables, tout en étant compris.