Hassan
Une série d'alliances avait aligné les nations en deux groupes de puissance rivaux. La France avait subi la défaite de la guerre franco-prussienne qui s'est terminée en 1871. L'Allemagne a initié certaines de ces alliances afin d'isoler la France et de l'empêcher de se venger. D'abord une double alliance avec l'Autriche-Hongrie, suivie d'une triple alliance avec l'Italie. Ceux-ci, couplés à un accord avec la Russie, semblaient laisser la France seule, impuissante. Bien que largement secrets quant aux termes, il était bien connu que ces traités prévoyaient une assistance mutuelle en cas de guerre.
L'arrivée de nouveaux dirigeants en Allemagne a également rapidement changé la donne. Guillaume II était maintenant empereur et Bismarck a été abandonné comme chancelier. Le nouvel empereur n'a pas réussi à maintenir l'amitié avec la Russie et a alarmé la Grande-Bretagne par son « cliquetis de sabre ». Son programme d'expansion navale et sa demande pour « une place au soleil » forcèrent l'Angleterre à réévaluer sa rivalité de longue date avec la France. Les développements en Extrême-Orient, notamment la guerre russo-japonaise, avaient entre-temps adouci le ressentiment des Britanniques envers la Russie. Ainsi se forme le deuxième groupe de puissance : la Russie, la France, la Grande-Bretagne.
Ainsi, en 1914, les puissances de l'Europe s'équilibrent, trois contre trois. Beaucoup ont estimé qu'un tel équilibre des pouvoirs était la plus forte assurance de paix. Les événements devaient leur donner tort.