Adolphe
La fin du traité de réciprocité était autant un symptôme des événements qu'une cause. Les États-Unis ont eu une guerre sanglante entre les États au cours des cinq années précédentes. La Grande-Bretagne avait apporté un soutien tacite au sud rebelle. Au lendemain de la reconstruction, les protectionnistes américains ont pu tirer parti de la confiance perdue et les accords avec la Grande-Bretagne ont été annulés.
L'union fédérale était censée rendre le Bas et le Haut-Canada plus homogènes, tout comme les frontières des États aux États-Unis n'avaient traditionnellement été que des non-obstacles sans importance au commerce. Dans une telle union, un bassin commun d'opportunités s'ouvrirait au Canada dans lequel le tout deviendrait quelque chose de plus grand que la somme de ses parties. Le Canada pourrait alors mieux se débrouiller seul, économiquement et politiquement.
La question de la réciprocité a été réexaminée périodiquement par la suite. Un traité a été signé en 1911 mais abrogé lors d'une élection canadienne subséquente accusé de sentiment anti-américain. Le GATT en 1945 a apporté la suppression progressive des tarifs entre les deux pays. Après une autre période de sentiment anti-américain dans les années 1980, alimentée par la controverse sur les pluies acides, Pres. Ronald Reagan et le Premier ministre Brian Mulroney ont signé des règlements sur les questions environnementales et un nouvel accord de libre-échange Canada-États-Unis en 1988. L'ALENA a élargi la zone de libre-échange nord-américaine en 1993.
Le modèle historique de base et répété au Canada a été celui de la paranoïa d'être « absorbé » par la massivité des États-Unis tout en désirant les avantages économiques d'une intégration commerciale transparente à travers la frontière.